Marie-Thérèse Chappaz
Marie-Thérèse Chappaz
S’il est un mot qui peut qualifier le travail de Marie-Thérèse Chappaz, c’est bien ‘respect’. Respect de ses terres, respect de ses vignes, respect de la tradition viticole, respect du vin qu’elle dit ‘élever sans changer sa nature’. Et cette philosophie assortie de beaucoup de modestie et d’un immense talent, lui permet d’élever de grands vins, reconnus bien au-delà des frontières nationales.
Comme souvent, tout a commencé par un coup de pouce du destin. Marie-Thérèse Chappaz, qui se destinait au métier de sage-femme, reçoit en héritage une parcelle de pinot noir. Elle décide de la travailler elle-même. Il n’en fallait pas plus pour créer le déclic. Quelques stages plus tard, on la retrouve à l’université d’oenologie de Changins où elle obtient ses diplômes, puis travaille pendant six ans. En 1987, elle reprend la cave et les vignes de son grand-oncle Maurice Troillet. Sept hectares et demi de terrasses situées aux Claives qui comprennent notamment des parcelles d’ermitage et d’arvine déjà âgées de 35 ans.
Marie-Thérèse Chappaz a eu le mérite de mettre en valeur et de faire prospérer ce patrimoine. Elle cultive aujourd’hui 8 hectares situés sur six communes : Fully, Martigny, Charrat, Leytron, Saillon et Chamoson. Marie-Thérèse Chappaz voue à l’évidence une grande passion pour ses vignes qu’elle chouchoute comme des enfants. Encépagement réfléchi en fonction du climat et des terroirs et maintien des traditions viticoles, telle la taille tournante, font partie de ses choix. Mais la vigneronne de Fully a poussé encore plus loin son amour de la terre : ‘Je voulais en finir avec le rapport de force qui régit trop souvent les relations entre le viticulteur et ses vignes’, explique-t-elle. Sa démarche l’a conduite vers la biodynamie. Elle est aujourd’hui une fervente adepte de ces méthodes culturales douces, liant la vigne au cosmos, évoquant l’homéopathie tout en intégrant une notion spirituelle au travail de la terre.
À la cave, La Liaudisaz, l’’accouchement’ des vins bénéficie aussi de la délicatesse de Marie-Thérèse Chappaz. Pas de forceps, mais un travail plutôt traditionnel, respectueux de chaque cépage et de ses caractéristiques. ‘‘Je réagis en fonction des conditions du millésime et de la dégustation’’, explique-t-elle. Travail sur les températures et sur les lies, filtrations douces ou même absentes, pigeages réguliers et longues macérations pour les rouges constituent quelques-unes de ses pratiques visant à élaborer ‘‘des vins de personnalité, reflétant le climat et le terroir’’ qui leur ont donné naissance.
Marie-Thérèse Chappaz fait partie des initiateurs de la Charte ‘‘Grain Noble ConfidenCiel’’, groupement qui vise à maintenir et à promouvoir la tradition des grands ‘surmaturés’ sur souche du Valais. Bon an, mal an, elle élève avec amour plusieurs vins liquoreux de très haute tenue, issus de ses meilleures parcelles, et cultivés avec une méticulosité qui force l’admiration. Son Ermitage Grain Noble, son Arvine Grain Noble et, parfois, sa Malvoisie Grain Noble font indiscutablement partie des plus grands vins liquoreux du monde.
Marie-Thérèse Chappaz – T’as où les vignes ? from Amétis – Dahu Production on Vimeo.
Suisse
Le vignoble Suisse s’étend sur environ 15 000 hectares. La viticulture se concentre principalement sur 5 cantons (Genève, Valais, Vaud, Tessin et Neufchâtel) mais on cultive de la vigne dans 20 des 23 cantons Suisses.